18 Nov « Il m’arrive de penser au travail le soir » : les cadres, victimes du « syndrome du vase qui déborde »

CHARGE MENTALE – Une nouvelle étude Ifop-Mooncard explore la charge mentale professionnelle, chez les cadres, qui a d’énormes conséquences sur la sphère personnelle.
Le constat est clair : le travail s’immisce, déborde désormais partout dans notre vie privée : 95% des cadres pensent à leur travail le soir à la maison (dont 60% « souvent »), 94% le week-end, 62% en faisant du sport, et même… en faisant l’amour, pour 20% des cadres sondés. Toutes les catégories de population sont touchées, même les jeunes, souvent décrits comme moins engagés dans l’entreprise. Les provinciaux sont autant concernés que les Parisiens (respectivement 60% et 59%) et les cadres du public un peu plus que ceux du privé (67% contre 59%).
Les salariés ayant des enfants encore plus concernés que les autres
Un constat alarmant, estime l’étude, dont les causes sont assez claires : « Les cadres confient de façon quasi-unanime être victimes d’un phénomène structurel de trop-plein », indique l’étude. « Comme un vase qui déborderait, leur journée de travail ne leur permet tout simplement plus de faire face à leurs obligations, ils sont dès lors condamnés à importer à la maison les sujets rencontrés au bureau ».
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77% des personnes interrogées jugent qu’elles ont « trop de tâches à gérer en même temps ». Sont spécialement pointées du doigt les contraintes internes comme la gestion des mails, la fréquence des réunions, les obligations de reporting (59%), et les charges administratives, comme la gestion des notes de frais (41%), la gestion de la rémunération (salaire, prime, épargne salariale), la santé (visite médicale, sécurité sociale, mutuelle)ou encore les congés (demande, délai d’attente, accord, répartition entre collègues). Enfin, les cadres saturent, croulent sous les messages électroniques. Les jeunes ne sont pas plus tolérants : 66% d’entre eux estiment qu’ils reçoivent trop de messages. Bref, une impression de saturation telle que 80% des cadres ont l’impression qu’ils ne vont pas s’en sortir.
Un « cocktail explosif »
Le concept de charge mentale prend ici tout son sens : indépendamment de la quantité de travail, le simple fait de devoir y penser en dehors des horaires de bureau génère une (forte) insatisfaction vis à vis de son équilibre de vie global », note l’étude, qui avertit : cette charge mentale professionnelle, venant souvent s’ajouter à la charge mentale domestique, tout cela formant un « cocktail explosif pour la santé et celle de la famille ».
– La rédaction de LCI
Source: LCI.fr
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