Moqué par des recruteurs, ce candidat bègue le dénonce sur LinkedIn et trouve un autre job

Moqué par des recruteurs, ce candidat bègue le dénonce sur LinkedIn et trouve un autre job

Un post LinkedIn génère 5.000 partages 3,5 millions vues.

 

Etudiant à l’Inseec, Papa Sarr est bègue depuis l’enfance. Cette difficulté de langage, il ne l’a jamais vue comme une faiblesse, au contraire. A 24 ans, il souhaite devenir contrôleur de gestion. Mais un entretien dans une multinationale lui rappelle que la tolérance n’est pas la vertu la mieux partagée…

“Ces derniers temps, j’étais à la recherche d’une alternance en contrôle de gestion, le meilleur moyen selon moi de concilier théorie et pratique et de faciliter mon insertion professionnelle. Ma recherche s’est centrée sur le secteur de la banque et de la finance.

Le mardi 13 août j’ai été convoqué à un entretien au sein d’une multinationale pour un poste d’alternant en tant que comptable général. J’ai été reçu par deux personnes dont l’une était la cheffe comptable en charge de l’alternant et l’autre une assistante RH. Après s’être présentées, elles m’ont donné la parole pour que je puisse me présenter à mon tour. Juste avant de le faire, je leur ai notifié que j’avais un problème de bégaiement qui ne nuirait en aucun cas à mon travail. J’ai également précisé que mon bégaiement n’est nullement dû à une situation de stress mais à un trouble que j’ai depuis l’enfance.

Un entretien vécue comme une humiliation

Au début de mon pitch, j’ai eu un blocage avec quelques mots, ce qui a déclenché un fou rire chez l’assistante RH. Malgré cela, j’ai continué ma présentation. Le fait de l’entendre rire a accentué mon bégaiement et m’a énormément déstabilisé. Je me suis senti faible face à ces personnes mais cela ne m’a pas empêché de finir ma présentation. Malheureusement, l’assistante RH n’a pas su contrôler son fou rire. Celui-ci a persisté durant tout le début de l’entretien à tel point que sa collègue a été obligée de lui faire un signe de la main pour qu’elle arrête.

Malgré cette situation pesante et extrêmement gênante, j’ai tout de même poursuivi l’entretien jusqu’au bout et j’ai tenu à répondre à toutes leurs questions de manière pertinente pour leur prouver que mon bégaiement ne m’empêchait nullement d’avoir des idées claires et d’avancer de solides arguments. Au travers de mes réponses, j’ai voulu leur faire comprendre que le respect est l’une de mes valeurs fondamentales. Pour moi, c’est ce qui régit toute relation humaine.

Le post sur LinkedIn qui change la donne

A la suite de cet entretien, j’ai eu envie de parler à quelqu’un. Il se trouve que je suivait Christel de Foucault, une femme influente sur le réseau. Je lui ai envoyé un message pour lui expliquer ce qui s’était passé et avoir des conseils. Je ne pensais même pas qu’elle lirait le message… Et pourtant, elle m’a témoigné un énorme soutien. Elle a posté sur LinkedIn un “coup de gueule” pour relayer ma mésaventure. L’impact fut énorme.

Sa publication m’a valu des milliers de soutiens à travers le monde et m’a donné l’opportunité de décrocher une alternance au sein de Bryanthings, une startup qui dessine des meubles sur mesure en ligne, à destination des commerçants du luxe. J’ai accepté de partager mon histoire pour sensibiliser les gens sur l’acceptation de la différence car ce sont nos différences qui font nos forces et cela ne doit en aucun cas être sujet de moqueries.

Ce que je retiens de cette histoire est l’incroyable puissance du réseau Linkedin et la belle solidarité de ses membres. On parle beaucoup de “marque employeur” mais les entreprises ne réalisent pas assez que leur image démarre au moment des recrutements. Le post de Mme Foucault a fait plus de 3,5 millions de vues et a généré presque 5.000 partages. Imaginez les terribles répercussions que cela aurait pu avoir si j’avais révélé le nom de l’entreprise…”

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Par Papa Sarr |
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